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La chute de la France crée sur la planète une onde de choc, rarement décrite dans son ensemble. Le présent article esquisse un tour des grandes capitales et de certaines plus petites.
À peine auréolé du Prix littéraire de la Résistance, mais point encore du Renaudot Essai, Daniel Cordier nous reçoit chez lui, dans le bureau d’un appartement parisien empli de livres et d’oeuvres d’art, dont l’éclectisme et l’audace interpellent presque autant que les propos de celui qui fut, onze mois durant et à 22 ans, le secrétaire personnel de Jean Moulin.
Du point de vue européen, la Deuxième Guerre mondiale éclate en Pologne en septembre 1939. On s’intéresse peu aux événements asiatiques, tout au moins avant que l’attaque de Pearl Harbor de décembre 1941 n’illustre spectaculairement un expansionnisme japonais aux racines complexes, profondes et... sanglantes.
Dans un contexte international où le fascisme et les régimes autoritaires réactionnaires sont en plein essor, provoquant une restriction croissante de l’espace démocratique européen, la France n’échappe pas à une poussée de mouvements qui contestent son modèle républicain.
On résume parfois les prémisses du choc de mai 1940 par le contraste entre un mémorandum du colonel de Gaulle, accueilli avec scepticisme dans son pays, et sept mémoires successifs du général allemand von Manstein, largement pris en compte lors de la préparation de la dévastatrice offensive allemande. La relecture de ces textes fait apparaître une réalité plus complexe.
« Il faut voir grand ou renoncer à faire la guerre ! Il faut agir vite ou perdre la guerre ! »
Paul Reynaud à Neville Chamberlain, le 26 avril 1940.
À certains égards, la situation stratégique au cours de la « drôle de guerre » ressemble à l’impasse de la guerre des tranchées, deux décennies plus tôt, hécatombe en moins. Comment gagner la guerre dès lors que l’unique point de contact entre les belligérants est verrouillé ? Au cours d’un étrange jeu d’échecs de plusieurs mois, chacun prépare ses propres réponses... Le calme avant la tempête.
En 1919, la France fait le bilan de la Grande Guerre : 1,4 million de morts et de disparus ; onze départements ravagés. Le sacrifice enduré par le pays est trop insupportable pour, qu’un jour, le « Boche » puisse de nouveau déferler sur le sol de la patrie. À l’avenir, l’ennemi devra être arrêté à la frontière.
« On appelle fin du monde le jour où le monde se montre juste ce qu’il est : explosif, submersible, combustible, comme on appelle guerre le jour où l’âme humaine se donne à sa nature. » Jean Giraudoux, Sodome et Gomorrhe, pièce de 1943.
1929, 1939 ; l’amorce de la « grande dépression » et la guerre ! Brève évocation d’une décennie d’espoirs déçus, de crise profonde mais aussi de grandes évolutions, dont l’effondrement historique sans précédent de 1940 viendra bouleverser la dynamique.
Début octobre 1939, la Pologne s’effondre, écrasée entre le marteau allemand et l’enclume soviétique. Tout semble indiquer que le pays va, une fois encore, être rayé de la carte. Mais l’âme polonaise perdure à travers le gouvernement en exil, tandis que, sur place, la population s’organise pour survivre et résister !
Contrairement à l’idée prévalant de nos jours, en 1939, le peuple allemand n’est pas favorable à la perspective d’une guerre, même de revanche, contre la France et la Grande-Bretagne. L’annonce de la guerre contre la Pologne ne soulève pas de vague d’enthousiasme.
En septembre 1939, en Pologne, aux côtés des unités régulières de la Wehrmacht, apparaissent, en nombre encore restreint, des troupes d’un genre nouveau : des SS organisés en unités militaires qu’on appellera bientôt, les Waffen-SS.