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La chute de la France crée sur la planète une onde de choc, rarement décrite dans son ensemble. Le présent article esquisse un tour des grandes capitales et de certaines plus petites.
Actrice dans plus de 50 films et une trentaine de pièces de théâtre, productrice, avec Yves Robert, de La guerre des boutons et d’une vingtaine de longs-métrages, Danièle Delorme a d’abord pris la guerre de plein fouet : un père résistant, une famille menacée, meurtrie et éclatée, mais aussi l’entrée dans la grande famille du cinéma français sur fond de traque nazie, tels sont les épisodes que Danièle Delorme a accepté de nous conter.
Le chef des services secrets militaires allemands intègre l’opposition à Hitler dès le printemps 1938. Depuis lors, Canaris en est toujours présenté comme l’un des personnages centraux alors qu’il ne rejoignit la résistance que pour mieux l’espionner et l’empêcher d’agir. En réalité, l’amiral fut l’un des plus fidèles serviteurs du Führer.
La directive « Barbarossa », émise par le dictateur de l’Allemagne le 18 décembre 1940, ne signifie pas que la décision d’attaquer l’URSS l’été suivant soit prise ce jour-là. Pour le croire –et cette croyance est encore répandue-, il faut attribuer à Hitler un talent véritablement surhumain, dans l’ordre politique et militaire à la fois. Ceux qui pensent que ce retournement vers l’est est décidé en décembre font de son auteur un pilote automobile de formule 1, qui aurait su virer à grande vitesse dans un mouchoir de poche. Or le chauffeur savait bien qu’il conduisait un poids lourd, dont les virages à 180 degrés nécessitaient un fort rayon de courbure.
La fin de l’automne 1940 coïncide avec le début des revers que subissent les forces armées italiennes sur tous les fronts où elles sont engagées, de la corne de l’Afrique à la Méditerranée et de la Libye à l’Albanie. La situation devient même préoccupante dès les premiers jours de 1941 : les conséquences d’un écroulement militaire seraient incalculables, non seulement pour Mussolini et le régime fasciste, mais aussi pour Hitler et les desseins que celui-ci nourrit pour l’année qui débute.
Étape incontournable de l’Allemagne nazie sur le chemin de l’invasion de l’URSS, la Roumanie, très affaiblie par la défaillance de ses alliances extérieures, n’a guère le choix, ni d’ailleurs les moyens, de résister à ceux-là mêmes qui la démembrèrent avant de la rallier à leur entreprise expansionniste et criminelle.
L’isolement de l’Indochine depuis la défaite de la France en juin 1940 a incité le Japon à prendre pied au Tonkin, afin de couper le ravitaillement qui parvenait aux troupes de Tchang Kaï-chek depuis la colonie française. S’il nourrit de plus amples ambitions dans la région, l’empire du Soleil levant ne peut se permettre de s’étendre davantage et aussi ostensiblement au risque de voir les États-Unis durcir la politique d’embargo à son égard. Mais la résurgence d’un vieux contentieux entre la France et la Thaïlande lui fournit l’occasion rêvée de renforcer sa position en Asie du Sud-Est.
[...] Il est vrai que l’Angleterre résiste toujours et que l’allié italien va de déconfiture
en échec mais, globalement, rien ne semble être en mesure de pouvoir stopper les
légions hitlériennes. Deux grandes inconnues demeurent, toutefois : l’Armée rouge
et l’US Army. Leur participation active à la guerre mondiale n’est guère d’actualité,
mais une première série de questions peut cependant déjà être posée : que valent-elles
? Ont-elles les moyens d’entrer en guerre ? Seraient-elles capables d’asséner un
coup d’arrêt à leur adversaire allemande ? Ont-elles seulement la maitrise de cet outil
révolutionnaire qu’est le char d’assaut ? À ces questions, nous avons cherché à apporter
des réponses ; des réponses qui s’avèrent troublantes et inquiétantes…
L'« Armée rouge des Ouvriers et des Paysans » aligne, à la veille de l’invasion allemande, des effectifs impressionnants : 5 710 000 hommes, 115 900 canons et mortiers, 22 300 chars et 20 978 avions. Le triomphalisme de ces chiffres, toutefois, ne saurait faire illusion. En effet, l’Armée soviétique souffre de nombreux dysfonctionnements reflétant les contradictions du stalinisme, dans la mesure où les ambitions démesurées du dictateur se sont heurtées à des obstacles structurels et sociaux. La « Grande Terreur » de la seconde moitié des années trente avait été conçue pour surmonter ces tensions : elle ne fera que les aggraver, retardant la modernisation indispensable du bras armé de l’URSS.
« Panzers for us too ! » (« Des panzers pour nous aussi ! ») – c’est par ce cri de détresse publié à la une, qu’en mai 1940, la rédaction du New York Times interpelle les autorités politiques et militaires des États-Unis, alors que l’impensable est devenu réalité : la France vient à son tour de s’incliner face à la Wehrmacht. Jusqu’alors isolationniste, l’Amérique sort brutalement de sa torpeur et s’interroge : où en est l’Army ? Le pays est-il en mesure de se défendre ?