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La chute de la France crée sur la planète une onde de choc, rarement décrite dans son ensemble. Le présent article esquisse un tour des grandes capitales et de certaines plus petites.
La Seconde Guerre mondiale au jour le jour voilà un créneau original proposé par une nouvelle revue d'histoire....
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L’émission de la radio britannique BBC « Les Français parlent aux Français » commence à noyer, parmi les messages personnels quotidiennement énumérés afin de permettre aux soldats français séparés de leur famille d’échanger des nouvelles, des phrases codées, dont la teneur a été convenue à l’avance et a priori anodines pour les services d’écoute allemands, cachant des instructions destinées à la Résistance. Le premier diffusé, « Lisette va bien », informe ainsi les maquisards qu’un agent sera déposé dans la nuit par un avion près de Châteauroux. Cet ingénieux stratagème a été imaginé par Georges Bégué, agent français du SOE (service de renseignements britannique), désireux de préserver la vie ô combien précieuse des « pianistes », ces opérateurs radios clandestins formés par les services britanniques et envoyés auprès de la Résistance. De « Tante Amélie fait du vélo en short » aux célèbres « Les sanglots longs des violons d’automne » « bercent mon cœur d’une langueur monotone », la voix caractéristique de Franck Bauer résonnera quatre ans durant sur les ondes anglaises.
Sur décret de Reinhard Heydrich, tous les Juifs âgés de plus de 6 ans reçoivent l’ordre de porter à partir du 19 septembre une étoile de David jaune sur la poitrine. Celle?ci est frappée de la mention « Jude » en Allemagne, « Juif » en France, « Jood » aux Pays?Bas, un simple « J » en Belgique (signifiant « Jood » pour les Flamands, « Juif » pour les Wallons), « HŽ » en Slovaquie. Ce symbole discriminant s’inspire directement de la rouelle médiévale, une étoffe de couleur jaune ou rouge, imposée aux Juifs comme signe distinctif par les autorités chrétiennes à la suite du concile de Latran de 1215.
Création au Liban du Groupe de chasse no 1 « Alsace » au sein des FAFL, suivie le 24 par celle du Groupe de bombardement n° 1 « Lorraine ».
La magistrature et le tribunal civil de la Seine prêtent serment à Pétain. Le juge Paul Didier est le seul à refuser.
Le journal du parti fasciste Il Popolo d’Italia déclare qu’Hitler et Mussolini proposent d’unifier l’Europe et de favoriser « l’harmonieuse coopération de tous les peuples européens ».
Le président Roosevelt accorde un prêt au Mexique, destiné à renforcer la coopération militaire et la défense économique du continent américain. Le lendemain, Washington conclut un accord de stabilisation monétaire avec ce même pays, la Colombie et l’Équateur.
Le SS-Standartenführer Karl Fritzsch utilise pour la première fois du Zyklon B, un insecticide produit par la firme Degesch (une filiale d’IG Farben) à base de cyanure d’hydrogène, pour exterminer des détenus dans le camp de la mort d’Auschwitz : 600 prisonniers de guerre soviétiques et 250 déportés juifs, choisis parce que malades, sont enfermés dans le bloc 11 et gazés. Sous les yeux des SS munis de masques à gaz, les malheureux meurent en quelques minutes. Rudolf Höss, le commandant d’Auschwitz, juge le procédé plus efficace que le monoxyde de carbone jusqu’alors utilisé dans les six centres d’euthanasie de l’Aktion T4. [Cf. Aktion T4 paru dans HdG n° 1] Le sous-lieutenant SS Kurt Gerstein, spécialiste des questions de décontamination, est dès lors chargé de l’acheminement du Zyklon B à Auschwitz. Effrayé par la découverte de l’utilisation des fûts qu’il livre, il ne tardera pas à confier ce qu’il sait à un diplomate suédois…
Trois otages français sont exécutés par les Allemands en représailles d’un attentat ayant causé la mort d’un militaire allemand à Paris.
Les appareils du porte-avions britannique HMS Victorious attaquent les installations allemandes à Tromso et ses alentours. Les dommages sont peu importants.
Le premier contingent de Français volontaires pour combattre sous l’uniforme allemand part pour le front de l’Est, avec Jacques Doriot, le leader du parti populaire français, à sa tête.
Les Finlandais prennent la gare de Belostrov, à 30 km de Leningrad, atteignant de fait l’ancienne frontière de 1939, et arrêtent leur offensive. Malgré l’insistance des Allemands, le général Mannerheim refuse de continuer plus avant et d’attaquer Leningrad.
Les évêques félicitent Hitler pour la conquête de l’Ukraine.
La RAF attaque le cuirassé de poche allemand Admiral Scheer dans le fjord d’Oslo.
À l’approche de l’Armée allemande, les enfants de moins de 12 ans sont évacués de Moscou.
Les négociations nippo-américaines sont dans l’impasse. Depuis l’occupation de l’Indochine par l’Armée impériale, sanctionnée par l’embargo sur le pétrole décrété par Washington, la reprise du dialogue est difficile, la proposition de l’ambassadeur Nomura d’une rencontre entre le président Roosevelt et le Premier ministre Konoye, formulée le 6 août, ayant été rejetée le 3 septembre au motif qu’une rencontre préalable portant sur des principes de base (garanties japonaises en Chine et retrait d’Indochine) est nécessaire. Tenant compte de cette situation, une nouvelle conférence impériale se tient à Tokyo le 6 septembre dans une atmosphère tendue : elle porte sur d’éventuelles attaques sur les colonies européennes d’Asie et sur les îles Hawaii. Les militaires pressent à l’entrée en guerre, mais Konoye croit encore à la possibilité d’un accord diplomatique. À la stupéfaction générale et contre le protocole, l’empereur, qui a violemment réprimandé la veille le chef d’état-major de l’armée après avoir constaté les piètres succès de l’armée en Chine et les faibles chances de succès du Japon en cas de guerre contre les Alliés, prend la parole pour plaider en faveur de la solution diplomatique. Néanmoins, devant l’insistance des généraux Sugiyama et Tôjô, le Premier ministre nippon ordonne que les préparatifs de guerre soient achevés à la mi?octobre, si aucun accord n’est trouvé avec les États-Unis. Le gouvernement de Tokyo informe donc la Maison-Blanche qu’il accepte les quatre principes posés par le président Roosevelt.
Les Allemands prennent connaissance de l’occupation de l’île par des commandos canadiens et norvégiens débarqués le 25 août (opération « Gauntlet »). Le Reich devra se passer de ses mines de charbon, où travaillaient 2 000 mineurs soviétiques réacheminés par l’Empress of Canada à Arkhangelsk.
Hitler signe la directive n° 35 ordonnant la prise de Moscou, une fois les opérations en Ukraine terminées.
En juillet 1763, l’impératrice de Russie Catherine II, d’origine prussienne, avait invité les populations allemandes à venir coloniser les régions de la Volga récemment reprises à l’empire Ottoman. Attirés par de nombreux privilèges (exonération d’impôts pour 30 ans, exemption de service militaire, etc.), des milliers de paysans originaires d’Hesse, de Rhénanie et du Palatinat avaient répondu à son appel, pour former, au fil des décennies, une entité à part entière au sein de la Russie. Au point qu’en 1924, le gouvernement soviétique avait accepté de créer la République socialiste soviétique autonome des Allemands de la Volga (Autonome Sozialistische Sowjet-Republik der Wolga-Deutschen), Engels ayant été désigné capitale (le compositeur Alfred Schnittke y est né en 1934). Le 7 septembre, suite à l’invasion de la Wehrmacht, Staline, craignant que les Allemands de la Volga ne forment une cinquième colonne sur les arrières de l’Armée rouge, a ordonné qu’ils soient déportés en Sibérie : quelque 600 000 Allemands de la Volga mais aussi de Crimée sont donc déplacés par le NKVD, principalement au Kazakhstan.
Pierre Roche est fusillé par les Allemands pour avoir coupé des câbles téléphoniques de la Wehrmacht à Royan.
Début de la seconde bataille de Changsha, 120 000 Japonais butant sur le 9e groupe d’armées chinois du général Xueh Yue.