PRATIQUE : voici l'outil indispensable pour trouver votre magazine préféré près de chez vous : www.trouverlapresse.com
La chute de la France crée sur la planète une onde de choc, rarement décrite dans son ensemble. Le présent article esquisse un tour des grandes capitales et de certaines plus petites.
La Seconde Guerre mondiale au jour le jour voilà un créneau original proposé par une nouvelle revue d'histoire....
Semaine précédente - Semaine suivante
Le général de la Luftwaffe Ernst Udet, déprimé après avoir été mis en cause dans la gestion chaotique du ministère de l’Air, se suicide. Ancien héros du premier conflit mondial et ex-vedette de la voltige aérienne, il devait sa carrière après-guerre à Göring, rival et camarade de combat de la Grande Guerre. En 1933, ce dernier le fait entrer comme conseiller technique au Commissariat de l’Air. En 1939, il remplace le général Wimmer, le chef des services techniques de la Luftwaffe, au pied levé. Il est loin d’avoir les qualités requises pour ce poste, ce qui ne l’empêche pas d’être nommé, en février 1939, chef de l’Office d’armement aérien, un poste stratégique de la plus haute importance. Sous son égide, le développement du Junkers Ju 86 est un échec, et par ses demandes de modification, il altère le développement du Junkers Ju 88. Jaloux de ses prérogatives, Udet, qui n’a aucune connaissance scientifique et n’a de surcroît pas le sens des responsabilités, s’entoure de parasites et organise tant bien que mal la production aéronautique du Reich. Ses pairs, s’ils apprécient l’excellent camarade qu’il est, le jugent indolent, désorganisé, alcoolique, noceur et opiomane. Au début de 1941, la production aéronautique n’augmente pratiquement pas. La version améliorée du Messerschmitt Bf 109 E (la version F) ne sort toujours pas des usines. À l’issue de la campagne d’été de 1941, force est de constater que l’industrie aéronautique allemande produit moins d’aéronefs mensuellement qu’un an plus tôt ! Udet est l’un des principaux responsables de ce désastre. Ses services pléthoriques et incompétents empêchent toute rationalisation de conception entre les différents avionneurs, et découragent les innovations techniques. Mais tout change lorsque Hitler exige, à la même époque, un quadruplement de la production. Milch, organisateur avisé, s’arroge par la force des choses les fonctions d’Udet. Celui-ci en est profondément blessé. Göring, son protecteur, mis lui aussi au pied du mur, ne peut plus rien pour lui, bien qu’il n’apprécie guère Milch. Udet, épuisé et déçu, part subir une cure de désintoxication dans un sanatorium. À son retour, en octobre 1941, il découvre que le ménage a été fait au sein de son entourage. Mis sur la sellette quant à sa gestion passée, son incompétence apparaît aux yeux de tous. Il ne le supporte pas. Afin de ne pas perdre la face, sa mort est présentée par Hitler et Göring comme un accident survenu lors d’un vol d’essai. Ses funérailles sont nationales.
En Croatie, le gouvernement ultra-violent d’Ante Paveli? fait « pression » sur la communauté serbe orthodoxe (deux millions d’âmes enserrées dans les frontières du nouvel État) pour la contraindre à embrasser la foi catholique. Les Serbes n’ont pas le choix : s’ils refusent, ils sont systématiquement exterminés par les tristement célèbres Oustachis. Ils espèrent qu’en abjurant leur foi, ils échapperont à la persécution et que leurs vies seront préservées. Mais tel n’est pas automatiquement le cas, puisque certains convertis sont emprisonnés et assassinés. De plus, le passage d’une religion à l’autre relève de l’administration civile, alors que pour le clergé croate, elle relève uniquement du religieux. Aussi, une partie de ce dernier – marginale il est vrai – désapprouve les méthodes terroristes employées : au début du mois d’août, près de 180 000 Serbes ont été assassinés. Il est plus que temps pour l’Église croate de se saisir de cette question, qu’elle aborde finalement au cours de la conférence annuelle de l’épiscopat catholique, qui se tient dans la capitale croate, Zagreb, les 17 et 18 novembre 1941. À son issue, un mémorandum, signé par Monseigneur Stepinac, est envoyé à Paveli?. Ce document juge illégitimes les autorités civiles et les Oustachis à exercer des conversions forcées. Paveli? fait mine de lâcher du lest, mais la majorité du clergé continuera de se compromettre avec les Oustachis.
Les responsables de la SACEM, la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, font paraître une circulaire visant à bloquer les avoirs des auteurs juifs, et demandent à tous les sociétaires de fournir une « déclaration d’aryeneté ».
Churchill remercie le général John Dill, chef de l’état-major impérial britannique. Il nomme à sa place un autre Irlandais, le général Alan Brooke, jusque-là à la tête de l’armée territoriale. En 1940, Brooke a commandé le second corps d’armée du British Expeditionary Corps, et dirigé avec brio son évacuation de la poche de Dunkerque. Cette promotion est suivie de sa nomination comme président du Comité des chefs d’état-major, qui dépend du Cabinet de guerre, lequel est responsable de la direction stratégique globale de l’effort de guerre. Dans ce rôle, Brooke sert de premier conseiller militaire au bouillant Churchill, tempérant ses ardeurs et l’empêchant de lancer l’Armée dans des aventures hasardeuses.
Le général Weygand, suite aux pressions allemandes, est limogé de son poste de délégué général en Afrique française, rappelé en métropole et mis à la retraite d’office. Ses fonctions militaires échoient au général Juin.
À 6 heures du matin, les Britanniques lancent l’opération « Crusader », visant à dégager la forteresse de Tobrouk et à reconquérir la Cyrénaïque. Les Britanniques franchissent la frontière avec la Libye à Fort Maddalena, à 80 kilomètres au sud de Sidi Omar, tenu par les troupes de l’Axe. La 8e armée, bien que privée temporairement de soutien aérien, avance jusqu’à Gabr Saleh.
Le navire corsaire allemand Kormoran, camouflé en un paisible cargo hollandais, le Straat Malakka, navigue dans l’océan Indien. Il est repéré par le Sydney, un croiseur léger australien. Pour s’en débarrasser, il attend qu’il se soit suffisamment approché pour déclencher son feu à bout portant. Criblé d’obus et de torpilles, le Sydney coule avec ses 645 membres d’équipage. Il n’y a pas de survivants. Néanmoins, le Kormoran ne sort pas indemne de l’engagement et doit être abandonné. La plupart des rescapés sont récupérés par des navires anglo-saxons, le Koolinda, l’Aquitania, le Trocas, le Centaur et le Yandra. Ainsi prend fin la carrière de cet audacieux bâtiment, qui a coulé ou capturé 12 navires en moins d’un an de croisière.
En Afrique du Nord, les troupes du Commonwealth, représentées par la 7e brigade blindée (7e division blindée), atteignent Sidi Rezegh et son aérodrome. Parallèlement, la 4e brigade blindée engage, sur sa droite, 60 chars allemands appuyés par des pièces d’artillerie antiaérienne de 88 mm de la 21. Panzer-Division. Elle s’en tire avec de lourdes pertes.
La 22e brigade blindée anglaise doit une nouvelle fois faire face aux parachutistes italiens de la division Ariete à Bir el Gobi. Parallèlement, la 7e brigade blindée repousse une contre-attaque italo-allemande menée par la 90e division légère allemande et la division italienne Bologna à Sidi Rezegh. La 4e brigade blindée, elle, subit de lourdes pertes face à la 15. Panzer-Division.
Le réseau « Milorg », le plus vaste réseau de résistance norvégien, est intégré au Haut commandement du gouvernement norvégien en exil à Londres.
Sortie aux États-Unis du film de Raoul Walsh La Charge fantastique (They Died with Their Boots On). Il s’agit d’une biographie romancée du général Custer, figure légendaire, quoique controversée, qui trouve la mort en 1876.
La proposition des Japonais est rejetée par Roosevelt. Les Nippons, pour désamorcer l’escalade avec les Américains, suggéraient de retirer leurs troupes du sud de l’Indochine contre la levée de l’embargo pétrolier américain. Mais selon le secrétaire d’État américain Cordell Hull, un tel accord équivaut à encourager le Japon à étendre son hégémonie dans le Pacifique Ouest.
En Union soviétique, la 1. Panzer-Armee du général von Kleist, subordonnée au groupe d’armées Sud, prend Rostov. Parallèlement, la 17e armée allemande avance dans la région du bas-Donetz.
Sur le front Nord de l’URSS, l’Armée rouge inaugure la « route de la vie », c’est-à-dire la voie permettant d’alimenter en nourriture Leningrad assiégée. Celle-ci n’est rendue possible que grâce à la glace qui recouvre le lac Ladoga. Une noria de convois se succèdent dans un ballet infernal, permettant l’évacuation d’une partie des citadins. Prise sous les feux constants de la Luftwaffe, la voie est rapidement fermée.
Les États-Unis occupent la Guyane hollandaise, en accord avec le gouvernement néerlandais et le Brésil, afin de mettre la main sur les mines de bauxite, minerai stratégique indispensable à la production d’aluminium, et donc particulièrement précieux dans le domaine de l’aéronautique.