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La chute de la France crée sur la planète une onde de choc, rarement décrite dans son ensemble. Le présent article esquisse un tour des grandes capitales et de certaines plus petites.
La Seconde Guerre mondiale au jour le jour voilà un créneau original proposé par une nouvelle revue d'histoire....
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L’amiral Muselier – commandant des forces navales françaises libres – embarque pour Saint-Pierre à bord de la corvette Lobélia. Le général de Gaulle lui a donné carte blanche pour rallier l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon à la France combattante. Le succès de cette entreprise permettrait d’effacer l’échec de Dakar et de redonner du prestige au mouvement gaulliste. Les deux îlots, proches de la côte canadienne, totalisent à l’époque entre 5 000 et 6 000 habitants, dont la quasi-totalité a, dès juin 1940, souhaité rejoindre la France libre et ses alliés. De Gaulle et Muselier attendaient depuis longtemps l’occasion d’effectuer ce ralliement, mais le contexte et les circonstances avaient jusque-là empêché de mettre sur pied l’opération. Celle-ci doit s’effectuer au cours de la tournée de Muselier au Canada en vue d’inspecter les bâtiments français qui s’y sont repliés (entre autres le sous-marin Surcouf, qui doit arriver en Nouvelle-Écosse après un grand carénage aux États-Unis). L’opération est délicate, car les Américains, toujours neutres et qui entretiennent des relations diplomatiques normales avec la France de Vichy, voient d’un mauvais œil d’éventuels troubles à leur porte. Quant aux Anglais et aux Canadiens, ils sont favorables au ralliement, à condition cependant d’avoir la bénédiction des Américains.
Le sous-lieutenant Heinz Schnabel et le lieutenant Harry Wappler, deux pilotes de chasse de la Luftwaffe faits prisonniers au-dessus de la Grande-Bretagne, sont près de réaliser l’une des plus audacieuses tentatives d’évasion de la guerre : détenus au camp de prisonniers N° 15 près de Penrith, en Northumbrie, ils réussissent, grâce à des faux papiers, à se présenter comme des officiers hollandais servant dans la RAF. Ils rejoignent le terrain de la RAF de Kingstown, près de Carlisle, où ils parviennent à embarquer sur un avion Miles Magister. Leur but : atteindre les côtes hollandaises. Mais la chance les abandonne à deux doigts du succès : le manque d’essence les contraint à faire demi-tour. Ils atterrissent dans un champ à 8 kilomètres de Great Yarmouth. Repris, ils retrouvent leur camp, où ils écopent d’une peine de 28 jours de confinement. Cette tentative d’évasion, pour spectaculaire qu’elle soit, a de nombreux précédents parmi les prisonniers de guerre allemands : Franz von Werra, un autre pilote de chasse de la Luftwaffe, est un multirécidiviste du genre, puisqu’il tente par deux fois de s’évader d’Angleterre, à partir du camp N° 1 de Grizedale Hall et du camp d’Hayes. Transféré au Canada, il réussit à s’en échapper et à rallier les États-Unis le 24 janvier 1941, pays encore neutre à l’époque. Il est alors exfiltré vers le Mexique par le consul d’Allemagne. En avril 1941, ce sont 28 détenus qui tentent de se faire la belle du camp canadien d’Angler. Deux sont tués et les autres repris.
Un ghetto « modèle » est construit à Theresienstadt, dans le protectorat de Bohême-Moravie. C’est en fait un camp de concentration, qui va devenir en 1942 un lieu de transit, antichambre des camps d’extermination. Il est initialement destiné à accueillir l’intelligentsia et les vétérans juifs tchèques de la Grande Guerre décorés ou mutilés.
Otto Abetz et Arno Breker organisent, sous l’égide du ministre de la Propagande Gœbbels, un « voyage d’étude » pour « honorer » les peintres et sculpteurs français, sous couvert d’échanges interculturels. Cette tournée de propagande, largement relayée par les journaux français, n’a d’autre but que de véhiculer l’image d’une élite culturelle française favorable aux maîtres de l’heure. Elle conduit un certain nombre de célébrités à se fourvoyer, tels Van Dongen, Dunoyer de Segonzac, Landowski, Derain, Friesz, Belmondo, Vlaminck. Particulièrement choyés, ceux-ci volent de réception en gala dans toutes les grandes villes qu’ils visitent : Vienne, Munich, Nuremberg, Dresde, Berlin et Düsseldorf.
Le vieux cuirassé britannique HMS Barham est touché par trois torpilles du sous-marin U-331 au large de Sidi Barrani, en mer ionienne, alors qu’il participait à la poursuite d’un convoi italien. Il coule en quelques minutes, emportant avec lui ses 841 membres d’équipage. Il est, après le Royal Oak, le deuxième cuirassé anglais à être envoyé par le fond depuis le début de la guerre.
Dans une note adressée aux puissances alliées, le ministre soviétique des Affaires étrangères, Molotov, proteste contre le traitement infligé aux prisonniers de guerre russes par les nazis .
En Afrique du Nord, le général Cunningham, commandant la 8e armée britannique, qui a échoué dans sa tentative de surprendre Rommel, est relevé de ses fonctions. Il est remplacé par le général Auchinleck.
La flotte japonaise combinée, sous les ordres de l’amiral Chuichi Nagumo, appareille à l’aube et dans le plus grand secret de la baie de Tankan, dans les îles Kouriles, en direction des îles Hawaii, dans un silence radio total, pour attaquer Pearl Harbor.
La France libre proclame le Liban indépendant. La France continuera cependant d’exercer sa tutelle afin que le mandat puisse se terminer normalement.
Ce territoire a été formé en 1936 par la réunion des colonies de Somalie, d’Éthiopie et d’Érythrée. Il n’est couvert que par de rares villes. Depuis l’entrée en guerre, les postes tenus par l’Armée italienne, disséminés sur tout son territoire, sont attaqués les uns après les autres par les forces britanniques. De plus, isolées de la mère patrie et leur trafic maritime mis à mal par la Royal Navy, les garnisons italiennes connaissent rapidement une pénurie d’obus. Aussi, en dépit d’âpres combats, la garnison de Massaoua, principal port d’Érythrée, finit par se rendre, ce qui consacre la perte de toute la colonie. Le 18 mai, le vice-roi d’Éthiopie et gouverneur général de l’AOI, Amédée II, duc d’Aoste, qui dirige également les opérations militaires, est contraint à la reddition à Amba Alagi. Les combats ne s’en poursuivent pas moins, mais la présence italienne se réduit comme une peau de chagrin : l’une des dernières garnisons à défendre l’Éthiopie, celle de Kulkaber, tombe aux mains des Britanniques le 21 novembre. Seul le secteur de Gondar reste désormais sous le contrôle des Italiens. Un dernier carré s’y enferme sous la conduite du très capable général Nasi. Mais lui aussi capitule le 27 novembre. La campagne d’Éthiopie est terminée. Le général Fowkes, le vainqueur de Nasi, rend les honneurs au chef italien avec sa 12th African Division. 22 000 soldats de l’Armée du Duce partent en captivité.
Les parlementaires français juifs se voient déchus de leur mandat par Pétain.
Adolf Hitler rencontre le grand mufti de Jérusalem, Haj Amin al-Husseini, dans la capitale du Reich. L’aide allemande ne répond pas aux attentes du religieux, mais les deux hommes s’accordent sur la nécessité de détruire « l’élément juif ».
La pénurie de papier oblige la presse de la Zone non occupée à réduire de 38 % sa consommation.
La Finlande recouvre ses territoires annexés par l’Union soviétique en 1939, en particulier la Carélie finlandaise.
Vichy dissout, à la demande des Allemands, les organisations juives de France, laissant la place à une unique organisation : l’UGIF (Union générale des israélites de France). Il est désormais plus facile pour Vichy et les Allemands de contrôler les Juifs français et apatrides.
Pour la première fois, un radar de surface aérien permet de couler un U-Boot : c’est suite à l’explosion d’une mine larguée par un bombardier anglais que l’U-206 disparaît dans le golfe de Gascogne .
Dans le désert occidental, les troupes de Rommel réussissent à chasser les Néo-Zélandais de la crête de Sidi Rezegh, ce qui leur permet désormais de harceler la garnison de Tobrouk.