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La chute de la France crée sur la planète une onde de choc, rarement décrite dans son ensemble. Le présent article esquisse un tour des grandes capitales et de certaines plus petites.
La Seconde Guerre mondiale au jour le jour voilà un créneau original proposé par une nouvelle revue d'histoire....
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Confrontée à de nombreuses tentatives d’évasions dans les Stalag et à des actes de sabotage dans les usines commis par des prisonniers de guerre ne se résignant pas à leur sort, la Wehrmacht a décidé le 21 mars de transférer les récidivistes français et belges (principalement wallons) dans le camp de Rawa-Ruska, à la frontière orientale du sinistre gouvernement général de Pologne, dans la mesure où les compagnies disciplinaires (Straf-Kompanien) ne suffisent plus à briser les fortes têtes. Un premier convoi de 2 000 prisonniers est transporté dans des wagons à bestiaux et arrive ce jour au camp de représailles de Rawa-Ruska, dans lequel ont déjà péri 18 000 prisonniers de guerre soviétiques. Travail forcé, conditions d’hygiène épouvantables (un robinet d’eau polluée pour 10 000 prisonniers), brutalités des gardiens, sous-alimentation (une soupe individuelle et une miche de pain pour 30 à 35 détenus), et maladies pullulant dans cette région marécageuse inhospitalière attendent les 20 000 Français et Belges qui seront enfermés à Rawa-Ruska, que Churchill désignera à Radio Londres comme le « camp de la goutte d'eau et de la mort lente ».
En qualité de responsable du programme d’armement dit « Plan de quatre ans », le maréchal Göring ordonne la semaine de travail de 56 heures dans les industries d’armement.
La retraite des Anglo-saxons continue : ils abandonnent les puits de pétrole du centre et se replient sur Magwe.
Un jeune résistant alsacien de 18 ans, Marcel Weinum, est décapité à Stuttgart. Avec Albert Uhlrich, ils avaient détruit, l’année précédente, la voiture du Gauleiter Robert Wagner avec deux grenades à main.
Le gouvernement soviétique lance un emprunt de guerre de 10 milliards de roubles.
La Grande-Bretagne et les États-Unis planifient l’ouverture d’un second front contre l’Allemagne, à savoir un débarquement en Afrique du Nord pour 1943.
Le camp d’extermination de Sobibor, dans le district polonais de Lublin, est presque achevé.
Le ministère du Commerce britannique indique qu’à partir du 1er juin, toute une série d’accessoires féminins jugés frivoles seront supprimés.
Environ 500 instituteurs norvégiens hostiles à Quisling sont envoyés en travail forcé à Kirkenes.
Hitler nomme le maréchal von Rundstedt commandant en chef à l’Ouest.
Le roi George VI d’Angleterre décore l’île de Malte de l’équivalent civil de la Victoria Cross, la George Cross, ce pour honorer le courage de son peuple. Celui-ci, depuis le début de la guerre, a subi plus d’un millier d’attaques aériennes.
Le général Henri Giraud, ex-commandant de la 9e armée en 1940, s’évade de la forteresse allemande de Königstein en se laissant descendre au bout d’une corde de 40 mètres, le long de la falaise que surplombe son logement[. Prisonnier des Allemands depuis le 19 mai 1940, il a transité par Bonn, la Silésie, jusqu’au château, surnommé par les Français qui y sont détenus la « Bastille de Saxe », et spécialement réservé à l’internement de prisonniers de guerre de marque. C’est à partir de Lyon qu’un complot s’est formé pour le faire évader, piloté de l’hôpital Saint-Joseph par la religieuse Hélène Studler et les résistants alsaciens et lorrains de son réseau. Les généraux de l’armée d’armistice Mesny, Mast, Baurès, Le Bleu, De Verdilhac et d’autres gradés participent à cette opération. Âgé de 63 ans, Giraud, qui a une jambe mal remise d’une blessure, a mis toutes les chances de son côté, en préparant soigneusement son évasion deux ans durant. Il a pratiqué l’Allemand et appris par cœur une carte des abords de la forteresse. C’est la moustache rasée et coiffé d’un chapeau tyrolien qu’il voyage jusqu’à Schandau pour y entrer un contact avec un agent du SOE, le service secret britannique chargé de soutenir les différents mouvements de résistance. Son épopée rocambolesque le mène, après un périple en chemin de fer, jusqu’en Alsace, dont il foule le sol le 19 avril 1942, et où il trouve refuge dans l’ancien presbytère de Liebsdorf. De là, le père Joseph Stamm organise son passage en Suisse. C’est le 25 avril que Giraud arrive à Lyon, en Zone libre, neuf jours après son évasion de Königstein. Après avoir pris connaissance de son évasion, Churchill câble à Roosevelt, qui n’apprécie guère le général de Gaulle : « Cet homme pourrait jouer un rôle décisif et provoquer les événements que vous espérez ».
La Royal Air Force lance une nouvelle attaque sur Lübeck, de jour cette fois, avec les tous nouveaux bombardiers lourds Lancaster. Quatre usines sont touchées mais 7 quadrimoteurs sur 12 ne rentrent pas.
Pierre Laval revient au pouvoir avec le titre de chef du gouvernement. Les Allemands, las des tergiversations du gouvernement de Vichy, ont fini par l’imposer au maréchal Pétain. Laval veut à tout prix obtenir un soutien sans équivoque de l’administration française. C’est la raison pour laquelle il va s’employer à mettre en place des Conseils départementaux dont il choisit les membres, afin d’asseoir davantage son autorité. Non content d’assumer la direction du gouvernement, le nouvel homme fort de Vichy prend les fonctions de ministre de l’Information, des Affaires étrangères et de l’Intérieur. S’arrogeant la totalité du pouvoir effectif – dans les limites très étroites accordées par les Allemands –, il relègue pour de bon le vieux maréchal au rôle de « potiche » et renvoie l’ancien ministre de l’Intérieur Pierre Pucheu.
Le préfet René Bousquet est nommé au secrétariat général à la Police par Laval, devenant ainsi un personnage-clé du régime de Vichy. Cet homme jeune (il a 31 ans) particulièrement brillant, est déjà un vétéran de la politique, avec un parcours exceptionnel derrière lui : chef de cabinet du préfet de Tarn-et-Garonne à 20 ans, chevalier de la légion d’Honneur et de la Médaille d’or des belles actions pour actes de bravoure, il est devenu le poulain de Maurice et Albert Sarraut, tous deux radicaux-socialistes. Détaché à la présidence du Conseil, il a été, à 22 ans, chef adjoint de cabinet de Pierre Cathala, ministre de l’Intérieur et ami intime de Pierre Laval. 1933 l’a vu accéder au rang de sous-préfet, 1935 à celui de directeur général du cabinet du ministre de l’Agriculture. En 1936, sa réputation de républicain anti-cagoulard pousse Roger Salengro, ministre de l’Intérieur du Front populaire, à le choisir pour lui confier la responsabilité du fichier central à la Sûreté nationale. En 1938, c’est son mentor Albert Sarraut, alors ministre de l’lntérieur, qui l’a nommé sous-préfet de Vitry-le-François. En 1939, il a occupé le poste de secrétaire général de la préfecture de Châlons-sur-Marne et en 1940, après l’armistice, celui de préfet. En septembre 1941, il est devenu le plus jeune préfet régional de France… À l’aise dans la Révolution nationale, il n’en prend pas moins des mesures audacieuses dans bien des domaines, notamment viticole, protège des élus radicaux et franc-maçons, favorise l’évasion de prisonniers de guerre et s’attire parfois les foudres d’ultras de la collaboration. Il refuse, au début de 1942, de prendre les ministères du Ravitaillement et de l’Agriculture, mais accepte de prendre le secrétariat général à la Police que lui propose Laval. Vingt mois durant, il va s’engager à maintenir l’« ordre public », mettant au service de l’occupant ses facultés extraordinaires, lui rendant d’inestimables services. Heydrich, Himmler, impressionnés, le ménageront en lui laissant un semblant d’autonomie. Luttant sans relâche contre les adversaires de la sécurité intérieure française, il va jouer un rôle déterminant dans la participation de la police aux opérations de déportation des Juifs, notamment dans la préparation de la « Rafle du Vel’ d’Hiv’ ».
Le lieutenant-colonel Doolittle et ses équipages décollent du porte-avions USS Hornet. Les 16 B-25 Mitchell bombardent Tokyo et d’autres grandes villes du Japon, à la grande stupéfaction des Nippons.
Grâce à des techniciens du réseau Résistance PTT, qui ont effectué une dérivation sur le câble Paris-Berlin, les Alliés ont désormais connaissance des communications de la Wehrmacht et des autres services de l’occupant en France.
Le président Roosevelt annonce, au cours d’une conférence de presse, que l’attaque de Doolittle sur le Japon a été lancée d’une base secrète appelée Shangri-La, ce afin de tromper les Japonais. Ce lieu imaginaire fait référence au célèbre roman Lost Horizon du romancier anglais James Hilton.
Grâce aux troupes chinoises qui tiennent le point-clé de Twingon, 7 000 soldats alliés échappent aux Japonais.