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La chute de la France crée sur la planète une onde de choc, rarement décrite dans son ensemble. Le présent article esquisse un tour des grandes capitales et de certaines plus petites.
La Seconde Guerre mondiale au jour le jour voilà un créneau original proposé par une nouvelle revue d'histoire....
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Réquisitionné par les Américains en avril 1941, le paquebot Normandie, rebaptisé USS Lafayette en hommage au marquis de La Fayette, devait entamer sa nouvelle vie de transport de troupes de l’US Navy au cours de l’année, mais le sort en a décidé autrement. Ainsi, alors que les travaux de réaménagements devant lui permettre d’embarquer jusqu’à 16 000 soldats étaient en cours dans le port de New-York, un ouvrier utilisant un chalumeau a mis par accident le feu aux milliers de gilets de sauvetage en kapok (matière très inflammable) stockés dans le mythique navire. En l’absence d’extincteurs, les flammes se sont propagées à une vitesse folle, une explosion ayant tué une personne. Comme les bateaux-pompes rameutés par la capitainerie ont projeté près de 6 000 tonnes d’eau sur le navire pour éteindre le brasier, l’ex-Normandie finira par chavirer sous l’effet des tonnes d’eau déversées le lendemain matin. Une tentative sera bien effectuée pour le renflouer et le réparer, mais l’ampleur et la lenteur des travaux aboutiront en 1944 à l’annulation du projet. L’épave du légendaire paquebot sera ferraillée en 1947.
Le gouvernement réduit de 20% les rations de savon. La consommation individuelle mensuelle se réduit à 113 grammes de savon ménager et 56 grammes de savon de toilette.
La Regia Aeronautica bombarde la ville et le port d’Alexandrie.
Les Japonais débarquent au sud de Bornéo, à Banjarmasin (Indonésie) et à Macassar, aux Célèbes. Le destroyer japonais Natsushio est coulé par le sous-marin américain S-37 dans l’action.
En inspectant les défenses de l’île, le général Wavell tombe d’une digue et se blesse au dos. Sur le front, la confusion des combats est telle que les soldats alliés abandonnant des points d’appui sur la ligne Kranji-Jurong, malgré l’arrivée de renforts.
Le sous-marin américain USS Trout coule le cargo japonais Chulwa Maru au nord de Formose.
Deux jours après la défaite des quatre candidats anti-conscription aux quatre élections partielles, la Ligue pour la défense du Canada défile à Montréal contre la conscription, manifestation qui dégénère en émeute.
Le chef du gouvernement portugais, António de Oliveira Salazar, rencontre le général Franco. Ils réaffirment tous deux la neutralité de leurs pays.
L’U-136 attaque le convoi SC-67 et coule le cargo norvégien Heina ainsi que la corvette canadienne HMCS Spikenard.
Aux États-Unis, sortie du film Captains of the Clouds, de Michael Curtiz, avec James Cagney incarnant un Canadien s’enrôlant dans l’aviation.
Le destroyer britannique HMS Maori est bombardé et coulé par la Luftwaffe.
C’est un véritable camouflet que la marine allemande vient d’infliger aux Britanniques. Les deux croiseurs de bataille allemands Scharnhorst et Gneisenau, ainsi que le croiseur lourd Prinz Eugen, ont quitté le port de Brest, où ils se trouvaient depuis le printemps 1941, dans la soirée du 11 février, dans le but de rejoindre le port de Wilhelmshaven. Les trois bâtiments sont escortés par 6 destroyers, 14 torpilleurs et 32 vedettes lance-torpilles, le tout sous les ordres de l’amiral Ciliax. Mais c’est le dispositif aérien qui est le plus impressionnant, puisque pas moins de quatre escadres de chasse, dont une de nuit, (JG 1, JG2, JG 26 et NJG 1), soit près de 300 chasseurs aux ordres directes d’Adolf Galland, ont reçu l’ordre de se relayer au-dessus de la Manche pour assurer à l’escadre une protection permanente. À cela s’ajoutent plusieurs bimoteur Dornier chargés de brouiller les communications radios anglaises, sans oublier les moyens d’intoxication déployés pour tromper les services de renseignements britanniques, l’embarquement d’équipements tropicaux (casques coloniaux) ayant eu pour but de tromper la résistance française. Dans ces conditions, l’opération « Cerberus » ne pouvait être qu’un succès pour les Allemands et elle l’a été. Profitant du mauvais temps, les trois croiseurs allemands ont traversé la Manche au nez et à la barbe des Britanniques : depuis la sortie de 232 bombardiers étrillés par les Messerschmitt (42 abattus), le tir des batteries côtières de Douvres mal réglées à cause la météo, l’incursion des destroyers de l’amiral Ramsey repoussée par les bordées des Gneisenau et Prinz Eugen (HMS Worcester gravement touché), toutes les tentatives anglaises ont échoué, l’escadre de Ciliax arrivant à bon port le matin du 13. Toutefois, celle-ci n’est pas tout à fait arrivée intacte, puisque le Gneisenau a heurté une mine et le Scharnhorst deux ; si les dégâts subis par le premier sont minimes, ceux du second nécessiteront trois mois de réparation. Succès tactique allemand donc, mais défaite stratégique car il n’y a désormais plus aucun navire de bataille allemand présent sur la côte atlantique.
L’opération « Seelöwe », l’invasion de l’Angleterre, est officiellement annulée.
L’offensive soviétique d’hiver se poursuit, et l’Armée rouge entre en Biélorussie.
À Singapour, des soldats japonais investissent l’hôpital militaire Alexandra et massacrent patients et personnel hospitalier à la baïonnette.
Par sa directive n° 22, le haut commandement de la RAF préconise dorénavant de bombarder, dans le Reich, les cibles aussi bien civiles que militaires.
L’Armia Krajowa (AK), l’armée de l’intérieur, est officiellement formée par fusion des principales organisations de résistance.
« De toute la guerre, je n’ai jamais reçu choc plus brutal ». Deux mois après avoir prononcé ces mots au sujet de la perte des cuirassés Repulse et Prince of Wales, Winston Churchill a dû se résoudre à prendre l’antenne pour annoncer à ses concitoyens la chute de Singapour, le Gibraltar de l’Extrême-Orient. « Pénible défaite, lourde de conséquences » a-t-il dit, avant de se reprendre et de pointer du doigt le manque de résolution de généraux qui peut « voler la victoire aux Nations unies ». À la décharge du général Percival, hier, sa situation s’est dégradée en quelques heures. Les Japonais se sont emparés des citernes de la colonie, mettant en péril la vie de la garnison et du million de civil qui y réside encore. Et, dans la matinée du 15, les troupes nippones ont réussi à pénétrer son petit périmètre défensif, au moment où les munitions viennent à manquer. Percival a alors consulté son état-major pour décider s’il fallait contre-attaquer pour reprendre les réservoirs d’eau et les dépôts de vivres ou capituler. Les officiers ont été unanimes à choisir la seconde option, la capitulation ayant été signée devant le général Yamashita à 17h15. Les chiffres à eux seuls témoignent de l’ampleur du désastre : l’Armée de Sa Majesté déplore 9 500 tués, 5 000 blessés et 120 000 capturés (beaucoup d’Australiens et de Britanniques mourront de mauvais traitements dans les camps de prisonniers, 30 000 des 40 000 Indiens rejoindront l’Armée nationale indienne pronippone de Subhas Chandra Bose) à l’issue de la bataille, pertes qui viennent s’ajouter aux 5 500 tués, 5 000 blessés et 40 000 prisonniers de la campagne de Malaisie. En face, les Japonais ont perdu moins de 10 000 tués et blessés durant l’ensemble de ces combats, mais ils ont mis la main à Singapour sur un important butin : 55 000 fusils, 2 300 mitrailleuses, 300 canons, 18 500 millions de cartouches, 49 batteries côtières. C’est dire l’ampleur de la victoire de l’empire du Soleil levant.
Les puits de pétrole de Palembang, dans l’île de Sumatra, tombent aux mains de 460 parachutistes japonais menés par le colonel Seiichi Kume. C’est la dernière des trois opérations aéroportées nippones déclenchées depuis l’entrée en guerre : la première a eu lieu les 20 et 21 février dans l’île de Timor, dans le secteur de Dili-Koepang, et a vu 631 paras, commandés par le lieutenant-colonel Koichi Fukumi, s’emparer de cette portion de territoire. La seconde a eu lieu les 11 et 12 janvier, lorsque 519 parachutistes, avec à leur tête le commandant Toyoaki Horiuchi, ont sauté près de Manado et de Kema en tant qu’éléments précurseurs, participant ainsi à la prise des Célèbes.
L’U-432 coule le cargo brésilien Buarque au sud-ouest du cap Henry, en Virginie.